Travail et formation d’un éleveur canin et félin

Quoique l’on puisse imaginer, être éleveur canin et félin ne se borne pas à mettre deux animaux de sexes opposés face à face et à attendre que Dame Nature prenne le relais. C’est une profession à part entière qui répond à des techniques et à une législation précises. En quoi consiste vraiment ce métier permettant de travailler avec les animaux ?

La loi du 6 janvier 1999 définit très clairement l’élevage de chiens et de chats comme « l’activité consistant à détenir des femelles reproductrices donnant lieu à la vente d’au moins deux portées par an ». Mais comment s’effectue cette activité sur un plan concret?

Description du métier d’éleveur canin et félin

En premier lieu, l’éleveur sélectionne les races d’animaux qu’il va élever en fonction de la demande de la clientèle. Ce choix implique avant tout une parfaite connaisance de ces races (standard, caractéristiques, besoins particuliers…) et c’est cette connaissance qui évitera la transmission de tares. La maîtrise de la consanguinité est également primordiale et passe par une étude appronfondie des pedigrees lors de la sélection des reproducteurs.

L’éleveur canin et félin se doit d’être disponible en permanence pour ses animaux : les nourrir, nettoyer leurs box, procéder à leurs soins (lavage, brossage, nettoyage des yeux, des oreilles, des dents, des griffes), leur faire prendre de l’exercice physique, sans oublier une répartition équitable de câlins. Au moment de la mise bas, il se transforme en « sage-femme » pour intervenir en cas de problème. Il assure ensuite la surveillance de la maman et des petits jusqu’à leur complet développement.

L’éleveur joue aussi un rôle de « commercial » : faire coïncider la demande et l’offre entre l’acheteur et l’animal, conseiller avant l’achat, pendant l’achat et bien après l’achat si besoin est. Parallèlement il remplit les fonctions inhérentes à la gestion s’il est à son compte (formalités administratives, comptabilité…). Et le reste du temps il est en déplacement pour s’approvisionner, vendre ses animaux (surtout si la vente se fait en animaleries) et parfois même participer à des expositions canines ou félines ou des concours de dressage.

Quand on est éleveur canin et félin il faut donc oublier les week-ends, les jours fériés et les journées aux horaires bien réglés. Si la passion pour les chiens et chats n’est pas au rendez-vous, l’extrême importance de l’investissement personnel peut très vite déboucher sur la saturation.

Les obligations de l’éleveur canin et félin

Un éleveur doit se conformer strictement à la réglementation et la loi fixe des normes minimales quant aux équipements d’un chenil et d’une chatterie.

1) Création de l’élevage

Pour ouvrir un élevage canin et félin, trois conditions sont impératives :

  • Effectuer une déclaration auprès de la Préfecture et de la Direction des Services Vétérinaires du département.
  • Posséder un N° de SIRET, l’élevage étant considéré comme activité agricole à part entière.
  • Posséder un certificat de capacité attestant des connaissances nécessaires à l’activité.

2) Normes minimales des équipements nécessaires

Aux termes de la législation, il n’est pas fait de différence entre chenil et chatterie quant aux normes.

  • surface minimale de 5 m2 par chien et accès à des zones ombragées ;
  • sol en dur et pente d’évacuation s’il est imperméable ;
  • clôture de plus de 2 m de hauteur ;
  • murs et cloisons en matériaux durs, imperméables, à surface lisse sur au moins 2 m de haut et résistants aux chocs ;
  • aire de couchage sèche et sous abri pour les chiens en plein air ;
  • niche étanche en matériaux isolants et surélevée du sol ;
  • caillebotis ou surface imperméable d’au moins 2 m2 à l’entrée de la niche.

Il existe également des normes concernant :

  • le chauffage (température supérieure à 15°C l’hiver et absence de condensation) ;
  • la ventilation (renouvellement d’air de 10 m3/heure pour le grand chien, de 2 m3/heure pour le petit) ;
  • l’abreuvement (système d’adduction d’eau potable protégé du gel) ;
  • la conservation des aliments ;
  • l’isolation sonore et thermique ;
  • les nettoyage, désinfection, désodorisation, désinsectisation et dératisation des chenils.

  • Obligation de disposer d’une infirmerie séparée interdite au public ; en son absence, tout animal malade doit être hospitalisé chez le vétérinaire.

3) Documents obligatoires

L’éleveur canin et félin a obligation de tenir à jour les documents suivants :

  • le registre de santé qui doit être présenté au vétérinaire à chaque intervention sur un animal ;
  • le registre des entrées et des sorties des animaux portant leur provenance et leur destination ;
  • le registre des portées indiquant :
    • pour la portée le nom des parents, les dates de saillie, de naissance, le nombre de chiots ou de chatons
    • pour chaque chiot ou chaton le sexe, le nom, le N° de tatouage, le N° d’enregistrement SCC pour les chiens ou LOOF pour les chats , les coordonnées de l’acheteur, le prix de vente ;.
  • les standards des races élevées ;
  • l’agenda de l’élevage comportant tous les évènements marquants de l’année.

Les formations

Pour exercer en tant que salarié dans un élevage, aucun diplôme n’est exigé mais n’espérez pas trouver un employeur si vous n’avez aucune formation. Dans ce cas il vous est tout à fait possible de suivre une formation, par correspondance ou en alternance, dans des établissements privés.

Quitte à suivre une formation, autant qu’elle débouche sur un diplôme officiel, surtout si vous envisagez de créer votre propre élevage. Vous devrez en l’occurence obtenir le certificat de capacité à l’élevage en justifiant des connaissances nécessaires à cette activité et quoi de mieux qu’un diplôme pour apporter les preuves demandées? Deux formations « officielles » conduisent à la profession d’éleveur canin et félin.

1) BPA Travaux de l’Elevage Canin

Cette formation, accessible avec un niveau 3ème, s’effectue en deux ans par la voie de l’apprentissage, la formation continue ou la VAE. Il faut toutefois savoir que si ce diplôme vous permet d’exercer en tant qu’ouvrier qualifié, son contenu n’inclut pas toutes les connaissances vous permettant de vous mettre à votre compte, notamment en matière de gestion d’entreprise.

2) Bac pro conduite et gestion de l’élevage canin et félin

Ce diplôme se prépare en 3 ans après la classe de 3ème. Il est parfois possible de le préparer en 2 ans pour les titulaires du BPA Travaux de l’élevage canin. La formation s’effectue en alternance et prépare à la fonction de chef d’entreprise dans le domaine de l’élevage.

Conclusion

Avant de vous lancer dans la profession d’éleveur canin et félin, pesez bien le pour et le contre : il s’agit d’un métier extrêmement prenant où vos loisirs seront très limités et vous devez être sûr de pouvoir faire face à ces contraintes. Mais si l’on est véritablement passionné, cette profession est très enrichissante au niveau du contact avec les animaux.