Devenir éducateur canin

Alors qu’il était très peu pratiqué il y a encore deux ou trois décennies, le métier d’éducateur canin a pris une véritable ampleur depuis la création en 2005 d’un Brevet Professionnel s’y rapportant. Ce diplôme relevant du ministère de l’agriculture a été instauré suite à la demande du SNPCC (Syndicat National des Professionnels du Chien et du Chat) qui souhaitait un encadrement bien défini de la profession et de l’exercice de ce métier animalier. Il peut s’obtenir à travers plusieurs types de formations.

Il est cependant indispensable de préciser que le diplôme ne fait pas tout : une bonne expérience canine est indispensable avant de suivre l’enseignement et le choix du lieu de formation est primordial. Certains formateurs privés (pas tous, heureusement) ne brillent pas par leurs scrupules et sont à l’origine de bien des désillusions.

Le métier d’éducateur canin

Cette dénomination n’implique pas que le professionnel éduque le chien à la place du maître, bien au contraire : il aide le maître à éduquer son chien et il « éduque » également le maître. Beaucoup de propriétaires de chiens font appel à un éducateur parce qu’ils n’obtiennent rien de leur animal. Le rôle de l’éducateur consistera alors à mettre le chien sur la voie de l’obéissance et à rectifier les erreurs du maître dans sa façon d’éduquer l’animal.

La finalité de l’éducation canine est la compréhension mutuelle : le maître doit savoir comment fonctionne le chien et le chien ne doit rien ignorer du fonctionnement du maître. L’éducateur fait donc office d’interprète entre deux langages différents. Pour cette raison, l’éducateur canin enseignera les ordres de base à l’animal (assis, couché, pas bouger…) mais le maître prendra le relais, le but étant que le chien obéisse à son maître et non à l’éducateur. Si ce dernier enseigne au maître quelques bases du comportement canin dans son ensemble, son rôle principal est de lui fournir une méthode d’éducation permettant de venir à bout des problèmes qu’il est suscptible de rencontrer face à l’animal.

Un chien se montre d’autant plus obéissant et affectueux qu’il est bien dans sa peau. Le métier d’éducateur canin inclut également un volet conseils sur divers plans : alimentation (un berger allemand ne se nourrit pas comme un caniche), santé (vaccinations, maladies diverses), hygiène (promenades, toilettage), confort, législation…

Les qualités nécessaires

Comme pour bon nombre de professions, certaines qualités intrinsèques sont indispensables au métier d’éleveur canin.

1) La connaissance du chien

Outre la passion pour l’animal qui est vraiment la base de la vocation, une connaissance très approfondie du chien est obligatoire . Elle doit passer par tous les domaines le concernant : l’anatomie, le comportement, l’organisation sociale… Ces connaissances s’appliquent non seulement à la race canine dans son ensemble, mais aux diverses races que le professionnel peut être amené à éduquer.

2) La patience

L’éducation d’un chien est une tâche à la fois répétitive et diversifiée : comme l’être humain, chaque animal a son propre caractère mais qu’il soit d’une nature complaisante ou du genre entêté il lui faudra quand même un certain temps pour saisir ce que l’on attend de lui. Et ce n’est jamais en perdant calme et sang-froid que l’on obtient ce résultat.

3) L’autorité et la douceur

L’association de ces deux termes peut sembler paradoxale et pourtant c’est un savant mélange de ces deux qualités qui fait un bon éleveur canin : faire comprendre au chien que ce n’est pas lui qui fait la pluie et le beau temps mais savoir le récompenser et le féliciter quand il a obéi aux ordres donnés.

4) Une bonne condition physique

Une très grande part du travail d’un éducateur canin est constituée par l’apprentissage du chien à la marche au pas : s’arrêter, s’asseoir, ne pas tirer sur la laisse, ne pas se précipiter sur les congénères croisés lors de la promenade… C’est dire que cela représente un certain nombre de kilomètres à parcourir chaque jour, sans parler des périodes consacrées au jeu qui amènent souvent à courir en sa compagnie. En outre les horaires sont très variables : les journées débutent tôt et finissent tard et il ne faut guère compter sur les week-ends et jours fériés.

5) Le goût de la pédagogie et de la communication

Nous l’avons dit, l’éducation d’un chien passe aussi par celle de son maître. Il faut donc savoir transmettre certains messages avec tact et psychologie et réussir à lui faire prendre conscience des erreurs à ne pas commettre, surtout quand il s’agit de chiens ayant déjà pris de mauvaises habitudes.

6) Le sens de la gestion

Cette facette du métier ne doit pas être occultée : qui dit éducateur canin dit chef d’entreprise si vous souhaitez vous installer à votre compte. Il faut donc maîtriser la comptabilité et toutes les obligations administratives liées à ce statut.

Les formations d’éducateur canin

La profession d’éducateur canin ne s’improvise pas et le seul diplôme officiellement reconnu pour l’exercer est le Brevet professionnel option Educateur Canin délivré par le ministère de l’agriculture. Très peu d’établissements publics préparent à ce diplôme. Mais elle est accessible par le biais d’un certain nombre d’écoles privées; dans ce cas il est prudent de s’assurer au préalable du sérieux et de la bonne réputation de l’organisme formateur.

1) Formation continue

Elle s’adresse aux plus de 18 ans avec pour pré-requis un diplôme de niveau V minimum (CAP, BEP…). Les non-titulaires d’un tel diplôme peuvent toutefois s’y inscrire sur justification d’une année d’expérience professionnelle dans le domaine ou de trois années hors domaine.

Selon les centres, 800 à 1200 heures de formation théorique sont dispensées, complétées par 245 heures de stage en entreprise.

2) Formation par apprentissage

Elle concerne les jeunes de 16 à 25 ans et le niveau exigé est identique ; les jeunes ayant suivi une classe de seconde peuvent également y accéder.

Elle se déroule sur deux ans, avec 34 semaines en centre et 60 semaines en entreprise.

3) Formation par correspondance

Ce type de formation ne vous donnera accès au Brevet professionnel que dans un cas : celui de la VAE s’il vous reste des modules théoriques à valider. Dans les autres cas, vous pourrez obtenir une formation (plus ou moins sérieuse!) mais qui ne débouchera sur aucune reconnaissance officielle.

Les débouchés

On entend souvent les doléances de jeunes ayant tout misé sur une formation d’écucateur canin et qui déchantent rapidement. En réalité les débouchés existent si l’on est un bon professionnel ; et pour le devenir il faut s’armer de patience et savoir que le salaire ne sera pas mirobolant en début d’activité.

  • Prendre le temps de suivre une formation diplômante et de bonne qualité ;
  • se livrer à une étude de marché approfondie dans la zone géographique choisie avant de s’implanter (nombre de clubs canins et de centres de dressage existants, nombre d’éducateurs canins déjà présents…) ;
  • se constituer une clientèle de base qui vous fera connaître par le bon vieux système du bouche à oreille.

Les lieux d’exercice de la profession sont très variés outre les clubs canins et le domicile des particuliers :

  • chenils, SPA et refuges ;
  • élevages et pensions canines ;
  • animaleries ;
  • entreprises de gardiennage ;
  • sapeurs pompiers et administrations faisant appel aux chiens dans leurs interventions ;
  • armée en tant que maître chien ;

Conclusion

La profession d’éducateur canin est enrichissante, gratifiante et… fatigante. Ce n’est donc pas le type de métier que l’on choisit à la légère ou par défaut. Les écoles de formation pratiquent régulièrement des journées portes ouvertes et nous ne saurions trop vous recommander de vous y rendre pour vous conforter dans votre décision si vous vous sentez attiré par cette activité.