Le métier d’Auxiliaire de Santé Animale

Avant d’approfondir le rôle et les conditions d’exercice du métier d’auxiliaire de santé animale, une précision s’impose concernant la dénomination de la profession. On entend parler d’auxiliaire de santé médicale (ASA), d’assistant vétérinaire ou d’auxiliaire spécialisé vétérinaire sans vraiment savoir ce qui les différencie. Dans la réalité il s’agit du même métier, avec les mêmes fonctions, mais dont un seul possède un titre homologué : l’ASV. Ce diplôme de niveau IV est reconnu par la convention collective des cabinets et cliniques vétérinaires. Voyons en détails ce que fait réellement l’ASA et ce que comporte ce métier permettant de travailler avec les animaux.

Rôle de l’auxiliaire de santé animale

En tant que bras droit du vétérinaire sous l’autorité duquel il exerce, l’auxiliaire de santé animale tient à la fois le rôle de secrétaire médical et d’aide-soignant. L’un des fondements du métier est la complémentarité entre les deux exécutants.

Le côté secrétariat comporte les prises de rendez-vous, l’accueil des patients et leur enregistrement. La gestion des stocks et la comptabilité lui incombent également.

Quand des interventions sont programmées, la préparation chirurgicale est effectuée par l’ASA, qui assiste également le vétérinaire durant l’opération par exemple en lui tenant les pinces. Il assure également l’accompagnement au réveil de l’animal qui est une phase critique : outre la surveillance des paramètres vitaux, il doit rassurer l’animal et le calmer si le besoin s’en fait sentir.

L’auxiliaire de santé animale est en charge de tout ce qui concerne l’hygiène : désinfection des locaux, du matériel de soins, des cages. Il seconde également le vétérinaire pour les prélèvements de sang ou d’urine, les pansements, les points de suture, les vaccinations, les tatouages…

Il joue également un rôle de conseil auprès de la clientèle pour les règles d’hygiène et les soins. Il est amené à lui vendre des aliments, des accessoires ou des produits d’hygiène lorsque la clinique ou le cabinet en proposent, en tenant compte des besoins de l’animal.

Il faut souligner que l’ASA n’a pas le droit de prendre en charge les injections ni d’effectuer de détartrages et encore moins d’actes chirurgicaux. Les responsabilités qu’il est autorisé à assumer lui sont indiquées par le vétérinaire.

Qualités requises pour devenir auxiliaire de santé animale

Il est bien évident que l’ASA doit avant tout aimer les animaux. Si le chien et le chat sont les premiers qui viennent à l’esprit, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont plus les seuls animaux domestiques. L’apparition des NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) remplit de plus en plus les cabinets vétérinaires de nouvelles espèces telles que rats, araignées, serpents, furets, etc. Si la vue d’une mygale vous paralyse, vous risquez de connaître quelques moments difficiles dans l’exercice de votre métier.

Une bonne santé générale est indispensable : non seulement cette profession nécessite d’être souvent debout, mais les efforts physique ne sont pas rares quand il s’agit de maintenir un animal d’un certain poids. Il faut également prendre des précautions contre les zoonoses (les maladies transmissibles à l’homme par les animaux) telles que la tuberculose ou la rage, le tétanos ainsi que les morsures ou griffures qui peuvent survenir quand on a affaire à un animal peureux, malade, blessé ou caractériel. Et si vous souffrez d’une allergie aux poils de chats ou autre, ce métier n’est définitivement pas fait pour vous.

La force mentale fait également partie des qualités que doit posséder l’ASA ; il arrive qu’un animal décède sur la table d’opération ou soit euthanasié en l’absence d’espoir de guérison. Il faut être non seulement capable d’agir face à la souffrance d’un animal mais également consoler un maître abattu par sa perte.

La facette secrétariat de la profession nécessite enfin un bon sens de l’organisation pour gérer les emplois du temps et le suivi des dossiers.

Sur le plan des connaissances liées à la pratique, il est indispensable de savoir visualiser les diverses races et variétés selon les espèces. En tant qu’assistant du vétérinaire, l’ASA doit maîtriserl’anatomie et la morphologie de l’animal ainsi que les règles d’asepsie liées au bloc opératoire.

Une structure vétérinaire est porteuse de grandes concentrations de germes et de micro-organismes. Une partie du rôle de l’auxiliaire de santé animale consiste à connaître les maladies, leurs modes de contamination et les moyens de prévention. La maîtrise de la législation pharmaceutique est également essentielle.

La formation

Ainsi que nous l’avons précisé, la formation d’auxiliaire de santé animale ne débouche sur aucun diplôme homologué, au contraire de celle d’auxiliaire spécialisé vétérinaire. Mais elle offre par contre des options n’existant pas dans la formation ASV pour qui souhaite s’orienter vers un domaine bien précis.

Deux conditions s’imposent pour suivre la formation ASA : être âgé de 16 ans au minimum et posséder un niveau 3ème. Seuls des établissements privés proposent cette formation qui s’effectue par correspondance. Soyez attentif toutefois à choisir un établissement soumis au contrôle pédagogique de l’Education Nationale ; vous aurez à la fois l’assurance d’une formation de qualité et la délivrance d’une attestation de formation en fin de cursus.

Les débouchés

La formation d’auxiliaire de santé animale permet d’exercer dans des cabinets, cliniques ou centres hospitaliers vétérinaires. D’autres structures d’accueil d’animaux nécessitent des connaissances spécifiques, d’où l’intérêt des options :

  • l’Option équine pour les soins aux chevaux ;
  • l’option animaux sauvages pour travailler dans les zoos et les parcs animaliers ;
  • l’option rurale concerne les animaux de la ferme ;
  • l’option NAC permet de maîtriser les soins aux nouveaux animaux de compagnie ;
  • l’option ornithologique pour les techniques de soins aux oiseaux ;
  • l’option toilettage ouvre la porte des salons d’esthétique pour animaux ;
  • l’option éducation-comportement (parfois appelée éducation-dressage) porte sur les techniques d’éducation des animaux de compagnie.

Le salaire

Le métier d’auxiliaire de santé animale appartient à ceux qui s’exercent beaucoup plus par passion que dans l’espoir de retombées financières intéressantes. Le salaire, en effet, ne dépasse guère le Smic et les possibilités d’évolution sont plus que limitées. Si vous avez de gros besoins, réfléchissez donc à deux fois avant de vous engager dans cette voie.

Conclusion

La profession d’auxiliaire de santé animale est à réserver aux seuls passionnés d’animaux. Si tel est votre cas et que vous ne recherchez pas un bulletin de salaire à multiples zéros, vous avez alors de très fortes chances de vous y épanouir.