Un constat s’impose concernant les salons de toilettage : ils ont augmenté de plus de 70% en vingt ans. On pourrait penser qu’il s’agit là d’un effet de mode et que ce nombre est excessif mais il n’en est rien. Selon les dernières statistiques, on trouve plus de 7 millions de chiens dans les foyers français et ce nombre dépasse les 11 millions en ce qui concerne les chats. Il est donc évident que l’augmentation des salons de toilettage répond à une demande réelle et c’est un métier permettant de travailler avec les animaux qui a encore un bel avenir.
Profession : toiletteur
La mode étant aux dénominations ronflantes concernant certains métiers, le toiletteur bénéficie également de l’appellation pompeuse de « technicien de l’entretien canin ». S’il est vrai que cette profession requiert une technique certaine, cela n’a en tous cas rien de nouveau!
Le toilettage canin et félin est basé sur deux critères : l’hygiène pour le bien-être de l’animal et l’esthétique pour qu’il corresponde parfaitement au look de sa race (ou pour satisfaire le regard du propriétaire s’il s’agit d’un batard). Le but de la séance de toilettage peut aller de l’entretien courant à la préparation de participation à un concours. Mais que le résultat soit naturel ou très sophistiqué, le parcours d’une séance de toilettage est identique.
Le toiletteur assure la coupe des ongles, les soins des yeux, l’épilation des oreilles, le démélâge et la pré-coupe des poils. Viennent ensuite le bain et le séchage puis la coupe aux ciseaux ou la tonte selon la demande du client ou la race de l’animal. Sur le plan de l’esthétique, le toiletteur se réfère au standard de chaque race pour masquer les légers défauts ou valoriser ses qualités morphologiques.
Les salons proposent tout un éventail de produits et d’accessoires allant du shampooing au collier anti-puces en passant par des jouets et diverses friandises. Le toiletteur doit donc également se montrer un vendeur convaincant. En outre, la profession possède un volet social qu’on ne lui soupçonnerait pas au premier abord. De plus en plus de personnes, principalement en ville, vivent seules avec leur chien ou leur chat et ce dernier représente leur principal lien avec l’extérieur. Le toiletteur devient non seulement un conseiller mais souvent un confident qui se doit de tendre une oreille compatissante aux évènements et petits tracas du quotidien qui lui sont confiés par les clients.
Les qualités d’un bon toiletteur
Il va sans dire que l’amour des animaux est la condition sine qua non pour exercer cette profession. L’animal doit avant tout se sentir en confiance, d’où la nécessité de faire preuve de patience et de douceur.
La maîtrise de soi est également indispensable, tant pour affronter un chien stressé (c’est souvent le cas lors du premier toilettage, quand il se trouve face à des manipulations qui lui sont inconnues) que pour venir à bout d’un chat caractériel.
Il faut aussi de la robustesse et une bonne santé physique : si un chihuahua se maintient presque du bout des doigts, il en va tout autrement d’un labrador. Et il ne faut pas oublier que la station debout est la plus fréquente dans ce métier.
Le toiletteur doit connaître les différentes races de chiens et de chats afin de respecter les standards de toilette de chacune d’entre elles : un teckel à poil dur n’a rien de commun avec un caniche à ce niveau. Il doit également posséder une parfaite connaissance de tous les instuments qu’il utilise et faire preuve d’une technique gestuelle irréprochable.
Le toiletteur n’est pas le substitut du vétérinaire : il n’est en aucun cas concerné par les soins des coupures, saignements ou autres abcès. En revanche, il doit savoir maîtriser la parasitologie externe.
Le sens de l’eshétique est indispensable dans ce métier, ainsi que celui de la gestion si le professionnel est à son compte. Et la négligence en matière d’hygiène n’est pas de mise dans un salon de toilettage.
Les formations de toiletteur
Il n’existe aucune obligation de diplôme pour s’installer en qualité de toiletteur animalier mais on ne saurait envisager cette activité sans une solide formation. Certaines sont hautement recommandables et d’autres beaucoup plus sujettes à caution.
1) Le BNTC (Brevet National de Toiletteur Canin)
Reconnu par l’Etat, ce diplôme se prépare en 2 ans sous contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Il nécessite un niveau de fin de 3ème et s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans. Huit centres régis par l’Union Nationale des Centres de Formation en Toilettage (UNCFT) sont habilités à dispenser cette formation.
2) Le Certificat Technique des Métiers toiletteur canin et félin (CTM)
Reconnue par la profession, cette certification est accessible en formation continue (jeunes, demandeurs d’emploi, salariés) et par contrat d’alternance (apprentissage ou professionnalisation). La durée de formation varie de 8 mois à 2 ans selon le cas.
3) Le diplôme d’Auxiliaire de Santé Animale option toilettage
Lors d’une formation Auxiliaire de Santé ou Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire, il est souvent possible de choisir une option toilettage. L’avantage de cete formation est que le toiletteur sait tout ce qu’il y a à savoir sur le chien et le chat (races et morphologie entre autres), ce qui en fait un professionnel complet.
4) Les autres formations
Hormis les cas mentionnées ci-dessus, il règne une certaine anarchie au niveau des formations de toiletteur canin et félin. Les organisations professionnelles sont toutes d’accord en ce qui concerne les types de formation à éviter.
- Les formations entièrement à distance, sans aucune pratique auprès d’un formateur ; toutefois quelques rares organismes proposent une formation théorique par correspondance assortie d’une formation pratique dans leurs ateliers et de stages et certains d’entre eux ont une très bonne réputation.
- Les formations « sauvages » dispensées par des professionnels du toilettage (généralement des salons qui arrondissent ainsi leurs fins de mois) mais qui ne sont nullement qualifiés en tant que formateurs.
Ce type de formations débouche sur une attestation de suivi qui n’a strictement aucune valeur ni aux yeux d’un employeur poentiel ni auprès d’une clientèle de plus en plus exigeante. Il ne faut pas oublier que beaucoup de salons ferment aussi vite qu’ils ont ouvert en raison justement d’une formation totalement inadaptée et incomplète.
Débouchés et évolution
Le toiletteur canin et félin exerce en cabinet ou clinique vétérinaire et en salon de toilettage. Après quelques années d’expérience et avec une bonne clientèle qu’il se sera constitué au fil du temps, il peut ensuite ouvrir son propre salon de toilettage.
En zone rurale et semi-urbaine, beaucoup d’entre eux se spécialisent dans le toilettage à domicile.
Conclusion
La réputation d’un toiletteur se fait essentiellement par le bouche à oreille et un bon professionnel se constituera une clientèle fidèle sans trop de difficultés. Mais pour conserver et augmenter cette clientèle, il ne doit pas négliger les stages de perfectionnement : les clients ont des idées bien arrêtées sur ce qu’ils désirent (les médias regorgeant d’idées sur la question) et le toiletteur doit être à la pointe du progrès pour répondre à cette demande.